Retour en image sur la Tournée sénégalaise du Ciné concert » La petite vendeuse de Soleil »
Pour plus d’infos : www.tchookar.com/oriki
« La petite vendeuse de Soleil », c’est un film de Djibril Diop Mambéty, un conte urbain qui raconte l’histoire de Silli une jeune fille qui, un matin, se fait bousculer par un jeune vendeur de journaux. Elle décide alors de cesser de mendier pour elle aussi vendre des journaux… car « ce que les garçons peuvent faire, une fille aussi peut le faire ». Djibril Diop Mambéty, cinéaste-poète atypique, inventif et plein d’humour, figure parmi les plus grands cinéastes africains. Avec ce second opus de « histoires de petites gens », il propose une œuvre juste et touchante. Le groupe de musique Oriki, inspiré par le moyen métrage, se lance alors dans une adaptation en ciné concert.
Pour accompagner cette histoire poignante, « Oriki », formation au carrefour des musiques africaines et arabes, collabore pour ce projet avec Woz Kaly, chanteur sénégalais à la carrière internationale (Missal, Touré Kunda, Youssou N’Dour, Flavia Cohelo).
Après une création en confinement et une tournée française, Oriki et Woz Kaly choisissent de partir sur les routes du Sénégal pour présenter ce film et ce ciné-concert au public sénégalais. Un voyage riche en rencontres, avec des concerts et des médiations dans les grandes ville du pays : Dakar, Saint louis et Ziguinchor, mais aussi une tournée en milieu rural avec 4 représentations dans la région de Kédougou : Dindéfelo, Bendafassi, Dimbolli et Kédougou. Cette tournée dans les villes et villages de cette région aux confins du Sénégal a été organisée par la coopérative Tchookar en partenariat avec le Centre Multimédia Communautaire de Kédougou qui héberge la radio communautaire Kédougou FM.
En fin de matinée l’équipe du ciné-concert débarque dans le village. Après quelques discussions avec les chefs de village et les autorités locales, techniciens et artistes se mettent à la recherche d’un espace approprié à la représentation. Sous les yeux curieux des habitants et des enfants ils investissent la cour de l’école. Ils installent un groupe électrogène, une sono, quelques projecteurs et un écran de cinéma. Dans l’après midi, les balances commencent, la mairie fournit les chaises pour le public et peu à peu la cour d’école se transforme en un lieu hybride, entre scène de concert et cinéma en plein air.
À la nuit tombée, des petites lumières descendent lentement des collines avoisinantes. Ce sont les habitants, munis de lampes torches, qui arrivent pour assister au spectacle, attirés par les annonces au micro de « Touré » animateur et DJ de la Radio communautaire de Kédougou. Après quelques discours d’usage des membre du CMC et des autorités locales, le ciné-concert commence. Djibril Diop Mambéty apparaît à l’écran : « Pour faire du cinéma, c’est simple, il faut fermer les yeux, vous voyez des points de lumières… il y a des personnages, la vie se crée… la tête fonctionne mais pas plus que le cœur… et puis on ouvre les yeux, on a une histoire… ». La guitare accompagne les mots de Djibril et c’est parti pour une heure de musique et de film. L’histoire de Silli, de Babou et de ce coin de Dakar se déroule, accompagnée et sublimée par les mélodies de Yann Salètes, les rythmes de Mourad Baitiche et la voix de Woz Kaly qui chante en Wolof les aventures de Silli.
Le film se termine avec un dernier chant en l’honneur de Silli repris par le public : « Silli, Silli, Silli, sama dom Silli ». Le spectacle est fini, le public commence à se disperser encore bercé par la musique d’Oriki, les chants de Woz et le courage de Silli.
Il est tard maintenant, artistes et techniciens aidés par quelques habitants rangent et plient le matériel, fiers d’avoir pu présenter ce spectacle dans un coin reculé du Sénégal où l’on ne voit pas souvent de concert, pas plus que de cinéma et encore moins de ciné-concert. La cour d’école redevient une cour d’école et l’équipe du ciné-concert repart vers un autre village, une nouvelle école à transformer, et un nouveau public à enchanter…
Ainsi ce conte se jette à la mer. Le premier qui le respire ira au paradis.
Une production Tchookar avec Le Tympan dans l’œil et La Source, soutenue par l’Institut Français / Ville de Grenoble, le Département de l’Isère, le CNM, la SPEDIDAM et l’ADAMI. Merci à Silvia Voser de Waka Films.